Les shugenja sont les intermédiaires entre le monde des éléments et celui des hommes. Ils appréhendent un autre monde qu’ils sont les seuls à voir. Là où un bushi verra un simple feu de camp, le shugenja, lui, verra les esprits (les kamis) de la Terre, du Feu, de l'Eau et de l’Air, entrer en interaction. D’une certaine façon, imaginez que vous puissiez distinguer les atomes de la matière et les voir se combiner pour créer de nouvelles molécules, et vous ne serez pas très éloigné de ce que perçoit le shugenja.
La difficulté réside justement dans le fait d’intégrer ce point de vue à l’interprétation de votre personnage. Le risque majeur, c’est de jouer le shugenja comme la caricature du magicien de DD.
Oui, les Isawa peuvent incinérer un champ de bataille ou l’engloutir sous les eaux, mais ce n’est pas pour autant qu’ils le font avec facilité, et qu’ils le font souvent. En dehors des Kuni, la plupart des autres familles de shugenja sont pacifistes, ou du moins évitent les conflits violents. Un Isawa répondra à l’appel des armées du Phénix pour agir sur un champ de bataille, mais en dehors de ce clan, il est rare de voir les shugenjas comme des acteurs offensifs du combat.
Les shugenja manipulent les forces primaires du monde, et cela n’est pas sans conséquences. Créer une zone dans laquelle les kamis de l’air bloquent le son, voilà qui n’est pas très conséquent. En dehors des éventuelles exigences des kamis en question, il n’y aura d’autre effet que celui souhaité par le shugenja. Mais si c’est l’éboulement d’une plaine qui est demandé par le shugenja, ce sera tout à fait différent. Les kamis de la Terre auront été troublés, même avec leur consentement, et il faut s’attendre à ce que la région soit ensuite régulièrement la cible de tremblements de terre ou de glissements de terrain.
Les Isawa, ou les Kuni, plient les kamis à leur volonté. Ils les obligent à leur obéir, parce qu’ils en ont les moyens.
Les Asahina, eux, s’adresseront plutôt à eux avec douceur et respect, pour les rendre enclins à accepter leur demande.
Les Agasha, usant de poudres étranges, tentent eux de convaincre les kamis de leur répondre.
Les Yogo seront eux plutôt menaçants.
Les Soshi, susurrent leurs demandes.
Les Kitsu, lorsqu’ils communiquent avec les ancêtres, sont plein de déférence.
Les shugenja sont aussi des prêtres. Ils doivent être capables d’assurer les rites religieux les plus communs, en toutes circonstances. Bien entendu, étant samouraï, ils sont rarement affectés à des missions purement religieuses toute leur vie. Les moines sont là aussi pour répondre à ces besoins liturgiques dansles basses castes. Mais il est aussi du devoir d’un shugenja de bénir les récoltes, les nouveaux-nés de son seigneur, ou de célébrer les cérémonies en l’honneur des kamis fondateurs.
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